Compromise, le tome 4 de la saga « Les Enfants du Temps »

Description

Compromise

Alors que Kathleen McCarthy, repartie poursuivre ses études à Édimbourg, a perdu tout espoir de vivre un jour heureuse aux côtés de Connor, son frère Sean est quant à lui retourné en Irlande. Fermement décidé à réparer ses erreurs passées et à enfin mettre derrière lui son passé sombre, il n’a plus qu’un objectif : oublier jusqu’à l’existence même de la vie éternelle.

Mais les apparences sont trompeuses, et les destins des familles McCarthy, MacGill, O’Doherty, Gerner et Doyle étroitement liés depuis des siècles. Dans un monde où il est devenu difficile de distinguer ses alliés de ses ennemis, rien n’est jamais acquis.

Dans ce dernier tome de la saga « Les Enfants du Temps », Marie Lergenmüller nous emmène pour un ultime voyage en terres celtiques. Des landes brumeuses d’Écosse aux terres légendaires d’Irlande, les différents personnages vont se croiser à travers les époques avec un dénouement inattendu.

31 octobre 2007, jour de Samhain

Bassorah, Irak, 9h30

Connor MacGill

La douleur qui irradie dans son dos est fulgurante, presque insoutenable. L’éclat d’obus a dû pénétrer bien plus profondément qu’il ne l’a d’abord cru et a certainement touché une artère. Il sait ce que cela signifie. S’il n’est pas évacué et soigné très rapidement, il ne lui reste que quelques heures à vivre, à se vider de son sang, seul, sous ce soleil brûlant, dans ce pays qu’il ne connait pas.

À ce moment là, il n’a qu’un désir : mourir, rejoindre ses compagnons d’armes qui gisent à quelques mètres de lui, les corps mutilés par les bombes artisanales qui leur ont ôté la vie quelques minutes auparavant. Il pense à eux, ces types de son âge, ses copains d’infortune, qui ne reverront jamais leurs copines, n’auront jamais d’enfants alors que lui, bien qu’agonisant est bien vivant.

Une pensée dérangeante s’insinue sournoisement dans son esprit encore lucide : il souhaiterait être avec eux. Mort. Ironique, non ? On combat ensemble, on meurt ensemble. N’est-ce pas ce qu’on leur a enseigné, lorsqu’ils ont rejoint le régiment écossais de la Garde Noire ?

Mais il n’a plus le temps d’y réfléchir. Dans quelques instants, lui aussi sera certainement tué par une bombe, un éclat d’obus ou un coup de fusil. À moins qu’il ne tienne même pas jusque l’à … Il n’en reste pas moins qu’il préfère encore être achevé d’une balle dans la tête que d’être fait prisonnier. Il ne supportera pas la torture, il le sait, alors vaut mieux en finir tout de suite.

Les minutes lui paraissent des heures. Rien ne se passe. Le silence plane au-dessus de lui, tel un corbeau au-dessus de sa proie. Il en vient à espérer entendre le bruit de coups de feu, qui lui rappelleraient de façon brutale mais rassurante qu’il est toujours en vie. Il ne sait plus où il en est. Vivre ? Mourir ? Qu’importe. De toute façon, il n’a plus de raison d’espérer. Même cette fille qu’il a rencontré il y a trois mois de ça ne suffit pas à le pousser à survivre. Il sait qu’il doit certainement éprouver quelque chose pour elle, étant donné qu’il lui a demandé de l’épouser à son retour d’Irak, alors il ne comprend pas pourquoi son image ne le motive pas à rester en vie. Il devrait avoir envie de se battre, de survivre à toute cette horreur pour elle. Pourquoi est-ce que ce n’est pas le cas ?